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En Centrafrique, nouvelle tentative d’assassinat du président Touadera, déjouée.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Côte d’Ivoire/Flintlock : l’Afrique tourne le dos à l’Africom ?
En Côte d’Ivoire, l’exercice militaire de l’Africom a été lancé, mais le manque de présence de pays africains nous a tout de même intrigués.
Le programme annuel américain de formation prétendument antiterroriste des forces armées occidentales a débuté dimanche en Côte d’Ivoire, dans un contexte régional instable pour le projet de recolonisation de l’Afrique.
Ce programme, connu sous le nom de Flintlock, doit permettre aux quelque 400 soldats d’Afrique de l’Ouest d’être mieux formés à la lutte contre des groupes liés notamment à Al-Qaïda et à Daech.
Pourtant le détail gênant, c’est bien que les pays d’Afrique qui sont directement concernés par le terrorisme n’y participent pas. La Guinée, le Mali et le Burkina Faso ne participent pas cette année à cette formation alors que des militaires ont pris depuis 2020 le pouvoir dans ces trois pays.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont victimes depuis 2015 d’attaques terroristes faisant des milliers de morts et provoquant le déplacement de plus de 2 millions de personnes.
Depuis 2012, la France mène des opérations de sécurité dans la région, mais sa présence n’est plus du tout acceptée par les populations africaines et même à travers le monde, qui les considèrent comme une présence d’occupation. La semaine dernière, Paris a été contraint d’annoncer son retrait du Mali et tente de se redéployer dans la région et ce redéploiement ne sera peut-être pas aussi facile.
Mais en attendant, ce sont les États-Unis qui marquent leur présence en Côte d’Ivoire à travers cet exercice militaire. À notre grande surprise, le Sénégal n’a pas non plus été présent dans cet exercice. En fait, seulement le Cameroun, le Ghana, le Niger (seul pays du Sahel encore présent dans le cercle) et bien sûr la Côte d’Ivoire. Du côté occidental, on a quand même beaucoup plus de pays qui sont présents, le Canada, la France bien sûr, les États-Unis, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Norvège, l’Autriche et l’Allemagne. Bref, l’Afrique est devenue le terrain d’exercice de l’Africom et de l’OTAN.
La lutte contre le terrorisme reste donc secondaire, dans ces temps où les États-Unis et l’Europe ne cessent de chercher une guerre contre la Russie.
Mais pourrait-on dire que les autres pays d’Afrique n’ont pas voulu participer à ces exercices ? Pourrait-on dire que par exemple le Sénégal, qui abritait le siège de l’Africom, a tourné le dos aux États-Unis ? Si c’était le cas, ce serait extraordinaire. Car cela voudrait également dire que les États-Unis ne réussiront probablement pas à prendre la place de la France en Afrique de l’Ouest comme ils le projettent.
D’un autre côté, vu la vague de coup d’État de ces dernières décennies ont le plus souvent été menées par des soldats qui ont été formés aux États-Unis. Ce qui fait que beaucoup réfléchissent à deux fois avant de voir l’utilité d’envoyer les soldats nationaux se laisser former auprès des Américains.
Bref, cet exercice présage seulement que l’Africom est maintenant présente en Côte d’Ivoire, et que comme la France qui se fait éjecter du Mali, ces Occidentaux cherchent de nouveaux terrains pour se redéployer. Ce qui présage évidemment de nouvelles déstabilisations en Afrique.
2. Mali : le PM met en garde la France !
Au Mali, la quête de sécurisation du pays continue et les résultats sont toujours considérablement positifs.
La Commune de Tessit (cercle d’Ansongo, région de Gao) a été victime le jeudi, 17 février 2022 d’une attaque barbare de la part des ennemis.
Une fois informées de la situation, les Forces armées maliennes ont très rapidement déployé des hommes sur le terrain afin de sauver des vies. C’est suite à ce ratissage que les FAMA ont neutralisé 57 terroristes et détruit divers matériels. On note également du côté de notre vaillante armée 8 morts, 14 blessés, 5 portés disparus et 2 véhicules détruits.
Selon des sources locales, il y a d’abord eu des frappes aériennes visant des positions de groupes terroristes suivies de la descente des éléments FAMa sur le terrain pour ratisser la zone.
La commune de Tessit a été jusque-là une zone d’insécurité grandissante où les groupes terroristes font la pluie et le beau temps. Une vingtaine d’hommes ont été d’ailleurs tués avant-hier dans cette même zone. Cet acte ignoble serait l’œuvre de Daech. Cette région est aussi depuis des années le théâtre de violentes confrontations entre les groupes terroristes rivaux qui se disputent le contrôle des différents villages et hameaux.
Au cours de cet acte terroriste survenu le jeudi, rapportent ces sources, plus d’une quarantaine de civils ont été tués dans la commune de Tessit par les groupes terroristes. Ceux qui ont réussi à échapper ont tout perdu et sont sur les routes du désespoir. Ces massacres interviennent dans un contexte où les groupes terroristes opérant dans la zone s’affrontent entre eux et s’en prennent aux populations civiles innocentes.
Déjà engagées sur le terrain, les FAMa doivent s’investir davantage pour venir en aide aux familles éplorées et aux déplacés qui ont été dépouillés de tous leurs biens.
Des sources locales proches des soldats maliens évoquent que plus de 80 terroristes ont été tués.
Les forces armées maliennes enchaînent les attaques contre les terroristes sans leur laisser aucun répit. En 10 ans, Barkhane a peut-être tué le nombre de terroristes que les Famas ont tué en une opération. Mais Paris n’arrête pas de répéter le même refrain, comme quoi, il y a eu 50 soldats français morts au Mali, mais pour la France. Mais dans une interview sur la chaîne nationale, le Premier ministre Choguel Kokala Maiga a apporté quelques éléments de réponse.
« Vous savez, je dois rendre hommage à la mémoire des soldats français et étrangers, je ne sais pas pourquoi on ne parle que des Français ; il y a beaucoup d’Africains qui sont morts au Mali. Un hommage aussi aux soldats maliens et aux milliers de civils qui ont été tués pendant que nous avions toutes ces forces au Mali. Mais je crois que dans la communication politique des dirigeants français, ils commettent une grosse erreur », a-t-il lancé.
Avant de poursuivre : « Quand des soldats meurent au Mali, vous écoutez qu’ils sont morts pour la France et ils n’ont jamais dit qu’ils sont morts pour le Mali. C’est dans les discours qu’ils le disent quand ils veulent s’attaquer au Mali. Nous, nous pensons qu’ils sont morts pour la France, pour le Mali et pour la paix. »
Pour Choguel Maïga, la France serait à l’origine de l’expansion du terrorisme sur le territoire malien. « Quand on applaudissait le gouvernement français en 2013, personne n’avait imaginé que l’engagement qu’ils ont pris, d’aider l’État malien à recouvrer l’intégrité de son territoire, qu’ils allaient en être l’obstacle. Cet engagement a été respecté à Konna, à Gao, à Tombouctou et arrivé au nord du Mali, c’est la France qui s’est opposée et a empêché l’État malien de recouvrer l’intégrité de son territoire. C’est connu, c’est documenté, tout le monde le sait », a déclaré le Premier ministre malien.
Il poursuit ses révélations : « Nous respectons les soldats français qui sont morts, mais ils ne disent jamais à leur population que c’est en s’opposant au recouvrement de l’intégrité du territoire malien que les autorités françaises ont créé une enclave dans le nord du Mali où les terroristes s’y sont organisés pour revenir à la charge à partir de fin 2014 début 2015. Ils ne disent pas aussi ce qui s’est passé à Kidal pour que leurs journalistes soient enlevés. Pourquoi ils ne lèvent pas le secret défense pour éclaircir tous les Français sur les circonstances de la mort de leurs journalistes ? Donc, c’est un sujet qui, je pense, ne doit pas jouer sur les sentiments. »
Réagissant aux nombreuses réactions qui ont surgi à la suite de la volonté de l’État malien de rompre son partenariat avec la France, Choguel Maïga a précisé que les Maliens ne sont pas un « peuple ingrat » et qu’ils seraient « un peuple de mémoire ».
« Nous leur disons de faire attention à force de toujours vouloir faire des leçons de morale aux autres, on est pris dans son propre piège. Quand la France a été occupée, c’est l’Afrique qui a servi de repli pour reconquérir la souveraineté de la France. Les Américains, ils ont libéré la France. Et quand à un moment donné, les Français ont estimé qu’ils n’avaient plus besoin d’eux ; ils leur ont demandé de partir. Je pense que les dirigeants français doivent changer de logiciel, de façon de voir l’Afrique. Les Maliens estiment qu’il faut les laisser décider de leur sort et de leur destin. Aujourd’hui, c’est le peuple malien qui peut apprécier la légitimité d’un gouvernement ou non », conclut-il.
3. RCA : encore une tentative d’assassinat déjoué !
En Centrafrique, nouvelle tentative d’assassinat du président Touadera, déjouée.
Les médias mainstream parle encore une fois de « hasard », mais visiblement, la France n’est pas prête à laisser la Centrafrique tranquille.
Voici donc l’info qu’on trouve dans les médias français. Pour commencer, les médias veulent banaliser ce genre d’opération et se faire également passer pour des victimes.
« Ils étaient à l’aéroport pour escorter le général, c’est un concours de circonstances qui a fait qu’au même moment, l’avion du président Touadéra atterrissait », a expliqué l’état-major parisien des armées.
« Sans raison particulière, ils ont été arrêtés par la gendarmerie centrafricaine alors qu’ils se trouvaient près de l’aéroport et des accusations relatives à une tentative d’attentat ont été portées via les réseaux sociaux », a poursuivi cette source.
La Minusca se mêle du dossier, tout simplement parce que ces mercenaires français sont venus en Centrafrique grâce à l’ONU, qui leur a fourni les papiers nécessaires.
Dans un communiqué, la Minusca a « regretté cet incident et condamne vivement son instrumentalisation sur les réseaux sociaux, dans une tentative de manipulation de l’opinion publique ». « Elle rejette catégoriquement les accusations d’atteinte à la sûreté de l’État », conclut la force de maintien de la paix. Au passage, la Minusca donne des affirmations sans aucune enquête.
Ensuite, les médias dérivent l’info, en mettant en avant que la Centrafrique est le pays le plus pauvre du monde, et qu’il y a la guerre civile depuis une dizaine d’années, et que la Minusca a 14 000 soldats sur place. Soit dit en passant, les Centrafricains ne savent toujours pas pourquoi il y a 14 000 soldats de l’ONU sur son territoire. L’info continue donc en rappelant que fin décembre 2020, une coalition de plusieurs des groupes armés avait lancé une offensive en direction de Bangui pour renverser le président Touadéra à la veille de la présidentielle. Mais bien sûr ce fut un échec. Les forces armées centrafricaines avec ses alliés ont repoussé ces attaques. Conclusion, les médias prennent encore une fois soigneusement le temps de continuer de dénigrer la Centrafrique.
Une chose est sûre, c’est que pour déjouer plusieurs tentatives d’assassinats du président Touadera, c’est que le secteur militaire et surtout celui du renseignement qui a du évolué considérablement. C’est ce qui ne se dit pas dans les médias mainstream évidemment.
Les groupes armés, malgré leur union sous l’égide de l’ex-putschiste François Bozizé, homme de l’Élysée, ont été repoussés c’est pour cela qu’ils sont réduits à des petites attaques contre les populations et que les grands discours comme « on va marcher sur Bangui », propos qui n’ont jamais été condamnés ni par l’ONU ni par aucuns pays occidentaux.
La Centrafrique est passée maintenant dans la prévention.
Déjà en mai 2021, Bangui a annoncé l’arrestation d’un mercenaire français détenteur d’un arsenal de guerre, qui planifiait déjà la chute de la Centrafrique. Les Autorités centrafricaines ont déjà procédé à son arrestation. Encore une fois, les médias français utilisaient le même ton, à savoir, c’était une erreur, ou des mensonges.
Seconde « coïncidence », c’était en novembre 2021, ou un contingent égyptien de l’ONU s’était aventuré vers la résidence du président Faustin Archange Touadera. Encore une fois, l’ONU et les médias annoncent une erreur d’itinéraire.
Et maintenant cette affaire à l’aéroport de Bangui et ces mercenaires français arrêtés.
Décidément, les coïncidences, les hasards, les erreurs s’accumulent beaucoup et convergent tous vers le président centrafricain, Faustin Archange Touadera.
Il y a quelques semaines, certaines infos circulaient, annonçant que des mercenaires français s’aventuraient en Centrafrique en utilisant la couverture de l’ONU, qui évidemment possèdent le plus haut rang en matière de couverture en Afrique. D’ailleurs, les Africains les connaissent bien, peu importe le nombre de plainte de violence, de vol, de viol, même sur mineur, il est clair que les soldats de l’ONU sont des intouchables. Et d’ailleurs, les Forces armées centrafricaines connaissent bien ce procédé. Ce n’est pas pour rien que les médias mainstream continuent de faire croire que le pays en toujours en pleine guerre civile, et que par ce biais, l’ONU continue de prolonger unilatéralement sa présence en Centrafrique. Le plan consistait effectivement à assassiner le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, et probablement faire porter le chapeau au dirigeant des groupes armés. Déstabiliser toutes les structures étatiques du pays, faire revenir les groupes armés, et replonger la Centrafrique dans le chaos. Et évidemment, il est important pour la France et Cie de pouvoir faire ça rapidement, avant que le Conseil de l’ONU, toujours sous la pression de la Centrafrique, ne lève l’embargo sur les armes et sécurisent définitivement le pays et montre encore une fois au monde entier, comme le Mali est en train de le faire, que la présence militaire française ou de l’ONU ne sert absolument pas à sécuriser un pays, mais au contraire, de le changer en une Libye, et rien d’autre.
Mais la Centrafrique, n’est plus la Centrafrique d’avant, ou la France et ses alliés peuvent faire ce qu’ils veulent. L’époque du pré-carré est terminée. La France a été éjectée de la Centrafrique, et elle tente encore, comme au Mali en 2012, de rentrer de nouveau par la fenêtre.